Histoire de Saint Silouane du mont Athos
Le moine orthodoxe SILOUANE, de son nom civil Syméon Ivanovitch Antonov est un fils de paysan russe de la province de TAMPOV où il est né en 1866. Son père était illettré mais plein de douceur de sagesse et de piété. Il était un grand et vigoureux garçon, buvant de la vodka, jouant de l'accordéon et il fréquenta une jeune fille de son village. Au cours d'une querelle avec un autre jeune de son village qui l'avait provoqué, il assomma celui-ci de sorte qu'il faillit mourir. Syméon fit son service militaire à St. Petersbourg avec un profond esprit de repentir et une foi vivante. Sa gentillesse et ses bons conseils étaient appréciés de ses camarades.
A la fin de son service il se rendit chez le Starets Jean de CRONSTADT pour lui demander ses prières et sa bénédiction, mais ne l'ayant pas pu le rencontrer, il lui laissa sa demande par écrit. Conforté dans sa vocation religieuse par ces prières, il fit ses adieux à sa famille et en 1892 se rendit au Mont Athos et entra comme postulant au monastère St. PANTALEïMON. Il resta toute sa vie dans ce monastère ou ses dépendances et y reçut l'habit de moine, puis le " Gand Habit". Il y exerça des charges au moulin et d'économe.
Le visage du Starets, aux traits forts et virils, avaient une expression paisible et bieveillante. Il était d'une profonde et authentique humilité devant Dieu et devant tous. Quand il était postulant son père spirituel lui avait donné ce conseil déterminant : "N'accepte jamais les "pensées", mais chasse-les dés quelles surgissent ". Il fait l'apprentissage de la "Prière de Jésus": elle fit irruption dans son coeur alors qu'il priait devant l'icône de la Mère de Dieu. Sa grande préoccupation fut dès lors de prier sans cesse pour les hommes et de porter les peines du monde entier.
Dans un moment d'angoisse infernale, de désespoir d'être "perdu", abandonné de Dieu, alors qu'il priait devant l'icône du Christ Sauveur, Celui-ci lui apparût en personne et il fut envahit par la grâce du Saint Esprit et connut une joie inexprimable et la paix d'être pardonné. Mais toute sa vie il garda la perception aiguë du péché qui le faisait souffrir et se repentir avec des larmes. En effet, l'essence du péché n'est pas une transgression éthique, mais la prise de conscience de l'éloignement de la vie divine et de l'infini de l'Amour de Dieu que l'homme est destiné à partager. Il essaya de vivre la parole que le Seigneur lui avait adressée pour lui apprendre à devenir humble: " Tiens ton esprit en enfer, et ne désespère plus".
Bien peu de ses frères au monastère se rendirent compte de sa spiritualité exceptionnelle, mais à la fin de sa vie il consigna par écrit son expérience et son enseignement qui fut publié après sa mort et eût un grand retentissement. Il mourut à l'infirmerie du monastère St. PANTELEïMON le 24 septembre 1938 à 72 ans. Ses reliques y sont conservées. En 1987, après un procès en canonisation, il fut déclaré saint par le patriarcat de CONSTANTINOPLE.
Alain,
Références: " Vie, doctrine et écrits du Starets SILOUANE " par l'Archimandrite SOPHRONY (Ed. Présence)
Présentation de l’icône de St Silouane
Cette icône a été réalisée à l’occasion de mon pèlerinage au Mont Athos en 1998. St Silouane est représenté avec l’habit traditionnel des moines orthodoxes du Mont Athos. Il tient à la main un rouleau sur lequel est reproduit un de ses enseignements majeurs qui sont centrés sur l’humilité et l’Amour du Christ. Il désigne ce rouleau de la main droite. Sa barbe est bien peignées signifiant la totale maîtrise de ses sens.
Cette icône a été bénie le 28 août 1998 dans l’église orthodoxe grecque du monastère St Antoine le Grand à St Laurent en Royans dans le Vercors, monastère dépendant du grand monastère de Simonos Petra du Mont Athos où j’ai séjourné lors de mon pèlerinage.