Saint Antoine le Grand
Grâce à la biographie détaillée de son ami Saint Athanase, évêque d'Alexandrie, nous connaissons bien ce saint du 3ème siècle fondateur du monachisme chrétien. Né en 252 à Com près d'Héracles en moyenne Egypte, Antoine perd ses parents, paysans aisés, à l'âge de 18 ans. Touché par la foi chrétienne, il décida, à 20 ans, d'abandonner la vie confortable à laquelle il semblait destiné et se retira d'abord dans une nécropole abandonnée à proximité de sa ville, consacrant sa vie à l'ascétisme et se soumettant à de dures privations.
A l'âge de 35 ans, désirant se retirer dans un endroit plus isolé, il s'installa dans une forteresse abandonnée dans une zone désertique appelée Pispir non loin de la rive orientale du Nil. Il y passa 20 ans de sa vie d'anachorète en compagnie de quelques disciples, violemment éprouvé par le démon. Mais sa réputation de sainteté, ses dons de guérisseur, sa sagesse, attirant une multitude de visiteurs et de disciples, il décida de se réfugier dans un lieu plus inaccessible et, se joignant à une caravane de Bédouins, il s'enfonça dans le désert oriental. Il s'installa dans une grotte dans la montagne près de la Mer Rouge, à proximité d'une source alimentant une petite palmeraie. Il y vécut pendant 50 ans jusqu'à sa mort à l'âge de 105 ans,. Pendant tout ce temps il resta en contact avec ses disciples et organisa leur vie cénobitique. Il se rendit deux fois à Alexandrie à la demande d'Athanase en lutte contre les Ariens pour défendre l'orthodoxie de la foi au Christ, vrai Dieu et vrai Homme.
Après sa mort, en 356, ses disciples fondèrent, au pied de la grotte où il vécut, un monastère dont les vestiges existent encore dans le magnifique monastère grand lieu de pèlerinage actuel des chrétiens coptes.
Bien que St. Antoine ait interdit à ses disciples de révéler le lieu où était enterré son corps, celui-ci fut découvert 200 ans plus tard et ses reliques envoyées à Alexandrie puis à Constantinople. Au 11ème siècle, le Baron Jocelin, faisant un pèlerinage à Jérusalem récupéra les reliques en échange du service rendu d'avoir combattu les musulmans menaçant Constantinople. Il les ramena en France et les déposa à la Motte Saint Didier en 1070 où fut fondée par les bénédictins l'abbaye Saint Antoine le Grand à partir de laquelle se répandit l'ordre des Antonins consacré aux soins des malades.
Présentation de l'icône de Saint Antoine le Grand
Il s'agit de la copie d'une très belle icône du 16ème siècle, réalisée par l'icônographe crêtois, Michel Damaskinos visible au musée byzantin d'Athènes. L'inscription, originellement en grec, est une citation de St. Antoine qui eût à lutter au cours de toute sa longue vie d'ermite contre de terribles tentations du démon qui essayait par tous les moyens de le détourner de sa vocation de sainteté en apparaissant sous des formes effroyables ou séduisantes, le brutalisant et éprouvant sa foi. Mais "il déjoua tous les pièges du démon par sa persévérance dans la foi". Cette icône a été bénie lors de notre pèlerinage jubilaire le 13 février, après la visite du monastère St. Antoine près de la Mer Rouge.
"Que la contemplation de cette icône et l'intercession de Saint Antoine nous préserve du plus grand piège du démon qui est de nous faire croire qu'il n'existe pas et que la foi peut échapper aux épreuves et à la purification des sens !"
Alain, février 2000