Présentation de l'icône de saint Just de Bretenières

Just, fils aîné du baron de Bretenières est né à Chalon sur Saöne en 1838, dans cette période de christianisme en plein essor où le clergé, nombreux et actif trouve son modèle en la figure du curé d'Ars ou du père Lacordaire, dominicain ami de la famille. C'est l'époque d'une grande piété, très sentimentale et teintée de jansénisme mais profonde et sincère, celui du culte du Sacré-Coeur à Paray le Monial et des apparitions de la Vierge à Lourdes, à La Sallette et rue du Bac à Catherine Labouré.

Dés l'âge de six ans, Just a décidé dans son coeur d'être prêtre missionnaire pour évangéliser les “ petits chinois ” qu'il prétend avoir vu au fond d'un trou creusé dans leur jardin du château de Bretenières ( à 10 Km de Dijon) où il jouait avec son frère. Après une jeunesse heureuse et studieuse mais austère où il est marqué par les récits des persécutions sanglantes des missionnaires et par la lecture quotidienne de “ l'imitation de Jésus-Christ ”, il s'endurcit pour être digne d'être missionnaire et il se détache petit à petit de ce qu'il a de plus cher : ses recherches géologiques, la musique, ses liens affectifs avec sa famille. Il entre en 1859 à vingt et un ans, d'abord au séminaire de St. Sulpice à Issy les Moulineaux puis au séminaire des missions étrangères. Là il se fait “ plus pauvre que les pauvres, par amour de Dieu ” et se mortifie pour s'entraîner aux épreuves qu'il pressent de la vie missionnaire. Il a le grand bonheur d'être ordonné prêtre en 1864 et reçoit avec joie son affectation pour la mission en Corée. Dans ce pays fermé et hostile aux étrangers, le christianisme s'était développé depuis 80 ans sans missionnaires ni prêtres, à partir de la conversion à la doctrine chrétienne d'un groupe de nobles "létrés" inspirés par le St. Esprit et cela malgré les persécutions continuelles.

Just met un an pour arriver à s'infiltrer clandestinement en Corée. A Séoul il apprend le coréen et assiste l'évêque dans son très difficile travail d'évangélisation clandestine. Mais au bout de deux mois seulement il est victime d'une vague de persécutions sanglantes et sera atrocement martyrisé puis décapité sur une plage de Séoul le 10 mars 1866. Le corps de Just fut enterré clandestinement dans un lieu gardé secret et surveillé par de courageux chrétiens puis transféré à la cathédrale de Séoul. En 1911, le frère de Just a réussi, après bien des difficultés, à rapatrier les restes en Bourgogne où eut lieu une grande cérémonie d'accueil à la cathédrale de Dijon. Just a été canonisé le 6 mai 1984 par le pape Jean-Paul II à Séoul avec 102 autres martyrs dont 9 missionnaires français et 93 laïcs coréens. Ses reliques reposent dans une chasse dans l'église de Bretenières près de Dijon.

Tous ceux qui, en son temps, ont connu Just, à Dijon ou à Paris au séminaire où il était surnommé “ le grand mouton ” à cause de sa taille et de sa chevelure bouclée, admiraient sa grande douceur, son humilité extrême, son attention aux plus pauvres,sa piété et surtout sa joie profonde qu'il exprimait quelque soit son état. Il considérait comme "vanités toutes choses si ce n'est d'aimer Dieu".

Quelle chance pour la paroisse d'avoir pour référence deux chrétiens comme Saint Just et Mgr. Roméro, aussi différents mais complémentaires, que l'amour de Dieu a poussés vers les plus pauvres au loin comme au plus près d'eux pour leur faire connaître le message d'amour et de justice de Jésus pour tous. !

Que leurs prières soutiennent encore aujourd'hui la mission de notre communauté paroissiale !

Alain,

Encart 1 : Une communauté chrétienne missionnaire !

St. Just et Mgr. Roméro, dans des siècles et des contextes différents, ont répondu à l'appel de communautés de chrétiens de base persécutées. En Corée, le christianisme est né et s'est développé depuis 1783, sans contact avec l'Eglise d'occident et sans prêtres. C'est un laïc, un "létré" noble coréen, séduit par la doctrine chrétienne trouvée dans des livres introduits de Chine qui a reçu la foi et l'a répandue avec l'aide d'un laïc baptisé à Pékin. Pendant 80 ans cette première communauté s'est développée malgré l'absence de prêtres et des persécutions continuelles, d'où l'ardant désir de St. Just et de ses compagnons de soutenir ces chrétiens persécutés, au péril de leur vie. De même, un siècle plus tard, Mgr. Roméro a pris cause pour les paysans chrétiens du San Salvador persécutés par la Garde Nationale et a payé de sa vie la défense et le soutien de ces communautés de base.

Encart 2 : Commentaire d'une photo de l'icône

Lors de la célébration du 10ème anniversaire de l'église St. Just de Talant, à l'offertoire, les enfants ont déposé sur l'autel une icône de St. Just offerte par un paroissien. Ainsi bénie avec l'offrande eucharistique, cette icône a maintenant pris place à l'entrée de l'église, pour accueillir les paroissiens et visiteurs qui peuvent y consulter un texte de présentation de l'icône et une note sur St. Just de Bretenières.