Icônes-Alain

Icônes réalisées par Alain Chenal

Contact : alain.chenalATlibertysurf.fr

Présentation de l’icône de Saint Jacques de Compostelle

L'apôtre Saint Jacques dit "de Compostelle", est, depuis le XIIème siècle, traditionnellement représenté en "Jacquet", en pèlerin sur les chemins de Compostelle. Il est vêtu d'une longue tunique et d'une ample "pèlerine". Il porte en bandoulière la "Panetière" où il range son pain quotidien. Sur son chapeau à larges bords il arbore la "coquille" que l'on retrouve également sur la panetière et son baudrier. Les "Jacquets" sont en effet identifiés par le port de la "coquille", ce coquillage ramassé en souvenir par les pèlerins sur les côtes de Galice, pouvant aussi leur servir d'écuelle pour quêter et pour manger, et coquillage auquel St. Jacques a donné son nom. Cette coquille a la forme d'une conque qui a une forte valeur symbolique. Utilisée dans beaucoup de religions (égyptienne, grecque) comme symbole de "source de vie éternelle et du monde divin", on la trouve dans nombre de bénitiers, de chapiteaux romans et en fond de certaines représentations du Christ en Gloire. Le dessin de la coquille est en effet constitué de 12 nervures, en éventail, issues d'un point central donc en relation avec la symbolique du nombre 12 = 3x4 ou 2x6, signe d'achèvement, de plénitude de vie, de totalité ( 12 tribus d'Israël, 12 apôtres, 12 travaux d'Hercule…).

Il tient dans sa main droite le "bourdon", bâton traditionnel du pèlerin pour faciliter sa marche et pour sa défense. Une gourde faite d'une calebasse y est accrochée. Dans sa main gauche il déploie un rouleau où est écrit une phrase de son épître, son message essentiel : "Mettez en pratique la parole de Dieu"( Ep. St.J. 1,22).

Son regard est tourné vers le ciel où apparaît dans la nuée trinitaire le Christ Jésus "bénissant" le pèlerin. St Jacques se détache sur le "champ des étoiles (campus stellae = Compostelle)", un fond de bandes de "terres", de "champs" aux couleurs chaudes de densité dégressive, semés d'un chemin d'étoiles symbolisant le chemin extérieur et intérieur du pèlerin en marche.

L'icône est centrée sur le "hara", les "entrailles" de St. Jacques et sur "sa parole", son message. Le pèlerin est orienté vers et attiré par le Christ, illuminé par Sa lumière qui éclaire aussi son chemin intérieur. Celui-ci symbolisé par le "chemin d'étoiles" traverse en descendant et en montant ses 6 "terres intérieures" symbolisées par les "champs de couleurs" de densités progressives pour entrer dans ses profondeurs puis remonter en les spiritualisant, passant différentes "portes" situées au niveau des "chakras" du corps.

Pour l'aider dans cette marche et ce cheminement intérieur, il s'appuie sur son "bourdon" qui peut symboliser la prière persévérante (Prière de Jésus), force et défense dans les épreuves. Au bâton est attachée la gourde contenant l'eau qui désaltère c. à d. l'Esprit Saint, fruit de la prière et qui le réconforte. Sa panetière où il range son pain: la parole de Dieu qui le nourrit et ce qu'il donne, la charité fraternelle si chère à St. Jacques : "La foi sans les œuvres est morte" (Ep. St. J. 2,17 ).

Ainsi cette icône représente le pèlerin que nous sommes tous sur cette terre, en marche vers notre "terre du ciel", le royaume d'Amour de Dieu, en quête de Celui qui, au plus profond de nous-mêmes, est "Le Chemin et la Vie", Jésus le Christ, Fils de Dieu, soutenu par la prière et avançant par la mise en pratique de Sa Parole.

Demandons à Saint Jacques apôtre qui a suivi le Christ physiquement jusqu'au bout, de nous aider à avancer sur le chemin de notre vie et dans notre quête intérieure à la rencontre du Christ qui nous attend au bout de cette vie et au plus intime de nous-même.

Alain, mai 2003, sur le chemin de Compostelle.

Histoire de Saint Jacques de Compostelle

Qui est Saint Jacques ?

A Compostelle est vénéré l'Apôtre Jacques le Majeur, l'aîné des 2 fils de Zébédé dont le plus jeune est Jean l'évangéliste. Jésus les a appelés "fils du tonnerre" sans doute pour leur caractère fougueux. Leur mère avait demandé à Jésus de les faire siéger à sa gauche et à sa droit dans son royaume. Jacques accompagné de son frère Jean et de Pierre a assisté à la transfiguration de Jésus sur le mont Thabor. Jacques a été décapité à Jérusalem en l'an 44 par le roi Hérode Agrippa..

L'autre Jacques dit le Mineur (le plus jeune) et son frère Jude étaient les fils d'Alphée, frère de Joseph, époux de Marie, donc cousins de Jésus. Jacques le Mineur fut le premier évêque de Jérusalem où il est mort martyre en l'an 62.

La tradition de Saint Jacques de Compostelle.

Après la mort - résurrection et ascension de Jésus et la Pentecôte, Jacques serait parti avec des compagnons en Espagne évangéliser la Galice mais sans grand succès. Après son martyre à Jérusalem, ses compagnons auraient déposé son corps dans une barque qu'un ange guida jusque sur la côte de Galice à Padron. Ses compagnons placèrent son corps sur une pierre qui se façonna en sarcophage. Ils enterrèrent celui-ci en un lieu secret qui tomba dans l'oubli.

Au IXème siècle, un ermite, Pelayo, est instruit par en songe de l'endroit où repose le saint. Une étoile le guida et s'arrêta dans un champ (campus stellae qui donna son nom à Compostelle) où il trouva le sarcophage. L'évêque du lieu, Teodemi, authentifia le cops de St. Jacques et son tombeau commença à attirer les pèlerins.

Le pèlerinage.

Un document historique datant d'avant 875 fait état "des saintes reliques de Jacques déposées aux confins de la terre d'Espagne". L'évêque du Puy en Velay, Godescale fut le premier pèlerin connu à se rendre de France à Compostelle en 950. A sa suite la noblesse française mit en honneur ce pèlerinage au même titre que les grands pèlerinages à Jérusalem et à Rome. Un moine poitevin, Aymery Picard détailla les divers itinéraires dans un guide rédigé entre 1130 et 1150.

Le message de Saint Jacques.

L'appellation "fils du tonnerre" de Jacques et de Jean par Jésus, peut être rapprochée symboliquement de leur vocation spirituelle: le tonnerre est l'écho sonore de la foudre, de la lumière du ciel, souvent interprété comme voix des dieux. Jacques et Jean chacun avec son charisme propre, se sont fait l'écho du feu du ciel, témoins de l'Amour de Dieu. Jean, l'introverti, est l'apôtre de l'amour mystique, de la manifestation brûlante de Dieu au fond du cœur de l'homme qui se cherche et s'exprime dans la prière et dans la contemplation. Jacques, l'extraverti, est témoin de l'amour de Dieu dans la création, à travers les autres, dans les œuvres de l'homme, comme il l'exprimera si fortement dans son Epître. Il a pour charisme la consécration de la création à travers la liturgie et l'eucharistie et par les œuvres collectives. D'où toutes ces églises, abbayes, monastères chapelles qui ont fleuri le long des chemins de Compostelle et aussi les œuvres d'entraide et de protection des pèlerins créées. Si le chemin de St Jacques est, comme tout pèlerinage d'abord pour le pèlerin l'expérimentation d'un chemin intérieur, qui par un effort physique marque et transforme celui qui s'y engage, c'est aussi un chemin collectif marqué par la liturgie et les œuvres de la foi que sont les églises, abbayes et hospices visités et occasion d'exercer l'amour fraternel. L'objectif ultime du pèlerin est de découvrir que "Jésus est le Chemin" comme le dit Jean dans son Evangile.(J. 14,6)

Alain, mai 2003

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