Icônes-Alain

Icônes réalisées par Alain Chenal

Contact : alain.chenalATlibertysurf.fr

Présentation de l’icône de St Jean Baptiste

Témoin de l’ « l’Agneau de Dieu »

Le tympan de la basilique de Vézelay est célèbre par son Christ en Gloire accueillant tous les peuples de la terre. On prête moins attention à la magnifique statue de St Jean Baptiste du trumeau qui soutien ce tympan et qui marque l’entrée dans la nef lumineuse et la sépare du Narthex où étaient cantonnés les non baptisés. Il est le dernier des prophètes de l’ancien testament, annonciateur du Christ. Il a prêché la conversion et baptisé pour la rémission des péchés dans l’eau du Jourdain. Lui qui a reconnu le Christ dès le ventre de sa mère (voir le texte de l’évangile de la « Visitation » de Marie à sa mère), va Le reconnaître en cet anonyme qui va lui demander de Le baptiser et il aura confirmation que Jésus est le Fils de Dieu par la voix du Père et la descente de l’Esprit Saint sur Lui (voir l’icône traditionnelle du Baptême du Christ). Il va annoncer ce Sauveur comme celui qui baptisera dans le Feu de l’Esprit Saint. Pour cela il utilisera l’image biblique de « l’Agneau de Dieu », l’agneau pascal en référence à celui sacrifié par les Hébreux lors de leur libération de l’esclavage en Egypte, mais aussi de celui qui a été immolé par Abraham en substitution à son fils, préfigurant Jésus. Jean désigne Jésus dont le nom signifie « Dieu sauve » par ces mots : « voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».

C’est pourquoi il est fort probable et je le pense, que sur le plateau que tient Jean sur cette statue dont je me suis inspiré pour l’icône, la figure entièrement martelée était celle de l’Agneau de Dieu, celui qui permettait aux catéchumènes, purifiés par le baptême et d’entrer dans le sanctuaire de la basilique où ils pourront participer au Saint Sacrifice de la messe.

Jean lui-même est figuré dans sa présentation habituelle, couvert d’un manteau de peau de bête qui rappelle notre animalité et les passions humaines à assumer et à sauver. Il présente à notre adoration l’Agneau crucifié, figure du Fils de Dieu fait Homme, notre Sauveur. Les notions de Sauveur, de salut et de péché demandent de nos jours des explications et je renvois pour cela au texte du père André Nurdin en annexe. La libération du péché passe par la Croix, par le sacrifice du Christ crucifié et par Sa résurrection. Par le chant ou la récitation de « l’Agnus Dei » à chaque eucharistie nous n’adorons pas un animal mais proclamons que Jésus-Christ est notre seul sauveur et lui demandons de nous prendre en pitié, c'est-à-dire de nous accueillir avec miséricorde dans Son Amour et de nous donner Sa paix celle qui réconcilie avec Dieu et avec les hommes. L’Agneau se détache sur un fond rouge signe du baptême dans l’Esprit Saint donné par Jésus à la Pentecôte, tandis que le baptême dans l’eau est évoqué par les vagues bleues du cadre.

Que la contemplation de cette icône nous rappelle que les chrétiens baptisés dans l’eau et confirmés par l’Esprit Saint, ont hérité de la mission de Jean Baptiste : il doivent être témoin par la parole et par les actes que Jésus est le Fils de Dieu et Sauveur et à être une lampe allumée, alimentée par l’Esprit Saint, pour éclairer les hommes et les aider à trouver leur chemin vers le Christ, à le découvrir en eux et dans les autres.

Cette icône a été bénie le 25 juin 2008, lors de la célébration de l’eucharistie par le père Raoul Mutin dans son oratoire à Rouvres en Plaine (21) et lui a été offerte à l’occasion du 29e anniversaire de sa première messe.

St. Jean Baptiste, aide-nous à préparer le chemin du Seigneur en nous et autour de nous et à reconnaître en Lui notre sauveur !

Alain Chenal

ANNEXE

Commentaires du Père André NURDIN à l’émission « Dimanche en 15 » de Radio Parabole pour le dimanche 20.1.08 = 2e Dimanche Ordinaire A

LE SALUT

Les Lectures de ce dimanche ( Isaïe 49,3.5-6. Paul aux Corinthiens 1, 1-3. saint Jean 1, 29-34) invitent à une réflexion sur la notion biblique du salut, ce mot essentiel de la religion chrétienne. (A Noël les anges n’ont-ils pas annoncé la grande joie de la naissance d’un Sauveur…) mais qui, sans explication, n’a guère d’autre sens pour beaucoup que le signe qu’on échange pour se saluer. - Saluer et sauver n’ont rien de commun. Dans le langage habituel, sauver quelqu’un c’est le tirer d’un péril grave, voire mortel, auquel il ne peut échapper par ses seules forces. On dira alors de l’intervention qui l’a tiré d’affaire « Ce fut son salut ». Il y a là une analogie avec ce que la Bible appelle le salut. Plus généralement et plus profondément que lors de dangers qui le menacent, on peut constater et dire que tout homme entretient en lui l’attente d’une libération de toute forme d’esclavage, intérieur ou extérieur. La plus urgente de ces libérations est celle du péché, cause de toute aliénation, racine de toute servitude, refus individuel et collectif de tout amour.

Nul ne saurait réaliser seul son propre salut, libération des forces intérieures d’oppression qui donnent naissance aux forces extérieures et aux structures oppressives. L’espoir mis dans la science, la technique, le progrès, les luttes sociales peut donner le change, mais à la fin, la révolution faite, on n’a fait que déplacer et souvent augmenter les injustices. L’homme se retrouve avec un besoin encore plus profond de salut radical. Le salut ne saurait venir que d’un autre que de l’homme pécheur, de quelqu’un qui est totalement libre et pour cela, libérateur universel.

Cet homme existe. C’est lui que Jean-Baptiste a désigné sur les bords du Jourdain comme l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. « Agneau de Dieu » est une expression propre à Jean-Baptiste et à l’Evangile de Jean (Allusion à l’Agneau pascal et à la libération d’Egypte, au serviteur des poèmes d’Isaïe, comparé à un agneau innocent donné par Dieu à Abraham à la place du sacrifice d’Isaac). Enlever le péché du monde ne signifie pas le faire disparaître comme par un coup de baguette magique, mais apporter aux hommes la possibilité de se libérer de l’engrenage du péché.

La difficulté d’aimer Dieu par-dessus tout et le prochain comme soi-même est à la source de tout péché. Le Christ en est totalement exempt. Par sa vie, sa mort et sa résurrection, Il libère de cette difficulté tous ceux que l’Esprit et les sacrements unissent à Lui, Il les sauve. Baptisés dans le feu de l’Esprit, nous sommes renouvelés intérieurement, rendus participants de la nature divine, constitués fils de Dieu et frères de Jésus. Laissons-nous investir par l’Esprit, permettons à l’œuvre du salut du Christ de se poursuivre et de s’accomplir.

Texte transcrit par Edith Chenal

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