Icônes-Alain

Icônes réalisées par Alain Chenal

Contact : alain.chenalATlibertysurf.fr

Présentation de l’icône de « l’Assomption » ou « Dormition  » de Marie.

Cette fête liturgique a été instaurée en Orient à la date du 15 Août dès le VIe Siècle par l’empereur byzantin Maurice, sous le nom de Dormition. C’est un siècle plus tard que le pape Théodore la fait rayonner en Occident sous le nom d’Assomption et elle devient « fête d’obligation » au concile de Mayence en 813 pour l’empire de Charlemagne. C’est sous le règne de Louis XIII que le 15 Août a pris une ampleur inédite quand celui-ci a consacré la France à Notre Dame de l’Assomption, notamment en reconnaissance de la conception du fils de la reine Anne d’Autriche, le future Louis XIV. L’ Assomption  de Marie  a été proclamée  dogme (vérité dans la foi) dans l’Église Catholique en 1950.

Cette fête liturgique commune aux 2 Église, vénère le passage de Marie, sa « Pâques », de la vie terrestre à la vie éternelle, dans la Gloire de la Sainte Trinité. Passage de la personne tout entière : corps, âme et esprit, sans connaître la corruption du corps après la mort, par simple « dormition » et enlèvement au ciel, dans le « royaume » de Dieu. C’est la « naissance » de Marie au ciel qui est célébrée dans cette icône, naissance dans un nouvel état d’être, dans une « chair » glorifiée semblable à celle de son Fils ressuscité.

Cette icône s’inspire d’un modèle orthodoxe traditionnel du 16e Siècle et de fresques contemporaines de Mg Jean de St Denis, évêque orthodoxe. Marie est présentée couchée sur son lit funéraire, endormie ou dans la léthargie d’une extase. Elle est symboliquement entourée des apôtres, avec St Pierre à sa tête et St Paul à ses pieds. D’après la tradition orthodoxe, tous les apôtres sauf St Thomas, et St Paul, auraient été rassemblés miraculeusement par les anges pour assister à la « dormition » de Marie, mais St Thomas, arrivé 3 jours après, voulant voir le corps de Marie a trouvé son tombeau vide. Pierre encense le lit funéraire tandis que Paul s’incline dans une attitude de profonde vénération (ses mains cachées sous le plis de son manteau). Les autres apôtres se prosternent devant le Mère de Dieu ou sont dans des positions de tristesse et de prière. Des figures de femmes et d’évêques représentent toute l’Église indivise. Des constructions symbolisent les 2 Église institutionnelles d'orient et d'occident, encore séparées mais réunies dans leur vénération commune de Marie.

La composition de l'icône est centrée sur la figure de l'âme de Marie « élevée » par le Christ. Celui-ci est penché miséricordieusement sur Marie. Les archanges et séraphins accompagnent le voyage de Marie et l’accueillent dans le royaume du Christ. Ils apparaissent dans une arche, une porte d'entrée dans le royaume de Dieu.

Marie est couchée sur un lit funéraire rouge signifiant la présence de l’Esprit Saint comme lors de la Nativité de Jésus. Elle est en extase,  son esprit est « ravi» en Dieu, ravissement provoqué par l’intensité de son désir d’union d’Amour avec Dieu en son Fils Jésus-Christ. Son esprit est en totale communion avec Dieu. Son âme s’est séparée de son corps comme cela est arrivé à de nombreux saints en extase (Ste Thérèse d’Avila en particulier). L’âme est représentée sous la forme d'un germe lumineux, comme un nouveau-né dans le royaume de Dieu ou une petite « momie» en transition vers la vraie Vie. Elle est recueillie par son fils Jésus et portée dans son royaume, accompagnée par les anges porteurs de lumières. Son corps, lui, est élevé au ciel par 2 anges pour rejoindre son esprit et retrouver l’unité de sa personne, esprit, âme, dans un nouveau corps transfiguré, dans le Royaume de Dieu. Marie est le prototype de l’humanité destinée à « renaître au ciel », à se diviniser et ressusciter dans une chair glorifiée. Elle est aussi figure de l’Église unie au Christ. Marie, est représentée selon l'iconographie catholique, dans une mandorle comme le Christ lors de la Transfiguration. Marie est le première personne humaine, après le Christ à avoir reçu ce corps glorieux, transfiguré qui sera le nôtre après la « résurrection de la chair, dans la Vie à venir » comme le proclame le Crédo. C’est ce corps qui est perçu par les « voyants » lors de nombreuses apparitions de Marie aux saints. Elle est « élevée au dessus des anges » comme chantent les orthodoxes, car les anges, purs esprits, n’ont pas de corps glorifié. Marie est représentée en position « d’orante » car elle prie incessamment pour les hommes.

La dynamique ascendante qui traverse l’icône marquée par l’arche des anges rappelle que Marie peut être considérée comme une nouvelle arche d’alliance qui emmène l’Humanité vers la « création nouvelle », elle est porte du ciel. Marie est la « nouvelle Eve », par sa pureté et par l’intensité de sa confiance en Dieu, son « oui » affirmé lors de l’Annonciation qui a enclenché l’incarnation de Dieu. C’est pourquoi certaines icônes orthodoxes montrent Marie au ciel dans la position de l’Annonciation. La dormition est alors une image de la divinisation de l'Homme, du retour de l'humanité à Dieu après l'incarnation de Dieu en l'Homme par Jésus-Christ.

Cette icône interpelle chacun, croyant ou incroyant sur notre destinée après la mort, sur la Vie après la vie. Notre personne se réduit-elle à un corps mortel animé momentanément par un psychisme qui disparaît avec la mort ou avons-nous une âme dont la fine pointe, le germe, l’esprit est d’origine divine et peut donc être éternelle et trouver une nouvelle vie en Jésus-Christ qui a vaincu la Mort par sa Résurrection, ce qui est la foi et l'espérance chrétienne?

Que la contemplation de cette icône, figurant la destinée finale de Marie, notre prototype, nous conforte dans la foi en notre propre destinée qui est d'entrer, après notre mort, dans la Vie divine trinitaire, esprit, âme et corps après notre résurrection en Jésus-Christ. Demandons que Marie « prie pour nous maintenant et à l'heure de notre mort. »

Alain, Août 2016.

Cette icône a été bénie à l'Assomption 2016 par le P. D.Gonneaud en l’église Notre Dame de Dijon et offerte à la paroisse où elle est exposée dans la chapelle de l'Assomption.

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