Icônes-Alain

Icônes réalisées par Alain Chenal

Contact : alain.chenalATlibertysurf.fr

Biographie brève de Ste Elisabeth de la Trinité

Elisabeth CATEZ est née le 18 juillet 1880 dans un camp militaire près de Bourges. Son Père était officier. Quand la petite « Sabeth » eut 2 ans, la famille CATEZ vint habiter Dijon, sur la paroisse St Michel. Douée d’un tempérament volontaire, turbulent, violent parfois, elle montre aussi un attrait pour tout ce qui est beau et grand, en particulier pour la musique.

Elle étudie au Conservatoire de Dijon et obtient à l’âge exceptionnel de 13 ans le « 1er prix » de piano. Mais son ambition est ailleurs : elle veut aimer Jésus à la folie, lui consacrer sa vie. Elle mène cependant la vie mondaine d’une jeune fille de son temps et tout la passionne : le piano, la mer, la montagne, les amis, mais aussi la paroisse où elle chante, visite les malades, fait le catéchisme aux enfants et plus que tout et à travers tout, la prière.

Au grand désespoir de sa mère Elisabeth ne se laisse pas distraire de son objectif, de sa vocation : entrer au Carmel, pour centrer toute sa vie sur la prière. Elle doit attendre sa majorité et entre au Carmel de Dijon à 21 ans sous le nom d’Elisabeth de la Trinité. Elle est profondément heureuse : une vie toute de prière, pauvre, rude, mais éclairée par le Soleil de la présence de Dieu et de la charité fraternelle. Elle se nourrit de la Parole de Dieu, surtout de St Paul qui l’invite à devenir la « Louange de la Gloire de Dieu », ce « Dieu qui nous a trop aimés ». Dans ses lettres elle partage à ses amis, laïcs pour la plupart sa merveilleuse découverte : tous appelés, tous aimés, tous habités par la Présence de Dieu-Amour.

Atteinte de la maladie d’Addison, alors incurable, elle va connaître en 1906 une longue agonie de 9 mois. Au milieu de grandes souffrances elle exprime encore sa joie d’aimer et de s’offrir. Elle meurt à 26 ans, le 9 novembre 1906 en disant : « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie ». Ses reliques sont vénérées dans l’église St Michel de Dijon.

Le 25 novembre 1985, le pape Jean-Paul II proclamait « Bienheureuse » Elisabeth de la Trinité et la présentait comme « une nouvelle lumière pour nous, un guide sûr… ». Elle a été béatifiée le 16 octobre 2016 à Rome par le pape François. En 1979 Le cardinal Albert Decourtray, alors Evêque de Dijon la présentait comme un prophète de Dieu pour notre temps notamment par son expérience de l’amour personnel et infini de Dieu, la place qu’elle a accordé aux laïcs dans ses 342 lettres adressées en majorité à eux, l’importance donnée à l’Eucharistie et le sens de la vraie prière comme communion amoureuse avec la Sainte Trinité qui est en nous.

Le 16 octobre 2016, à Rome, le Pape François a proclamé sa canonisation devant une forte délégation de Dijonnais.

Présentation de l’icône de Sainte Elisabeth de la Trinité

Une icône n'est pas un portrait : il existe de nombreuses et très belles photographies d'Elisabeth Catez (née le 18 juillet 1880 et morte au carmel de Dijon le 9 novembre 1906). Cette icône est un essais de présentation de sa personne profonde, de sa vocation, sa mission, son message de vie, son « expérience » de Dieu. Icône veut dire image mais au sens où ce mot est utilisé dans la Bible, dans la Genèse : Dieu fit l'homme et la femme «  à Son image et Sa ressemblance ». L'icône essaye d'approcher cette « ressemblance » par l'image.

Le nom d'Elisabeth d'origine hébraïque, est déjà significatif : Annick de Souzenelle, hébraïste orthodoxe, fait dériver ce nom de « Elishev'a » qui signifie « Dieu rassasie ». On fait aussi d'habitude référence au Beith qui veut dire maison, demeure, en hébreux et Eli qui réfère à Dieu : Elisabeth a été comblée par Dieu, rassasiée de son Amour et s'est voulu demeure du Dieu Trinité.

L'icône représente Elisabeth en habit traditionnel de carmélite, stylisé tout en courbes et droites, s'ouvrant comme un bourgeon sur son visage aux grands yeux ouverts sur son âme. Les courbes du voile et du manteau sont comme la tendresse de Dieu qui couvre la rigueur de l'observance stricte de la règle du Carmel. On ne voit pas ses mains cachées humblement sous ses manches, son champ d'action est spirituel, intérieur. Elle serre un crucifix sur son coeur, la croix lumineuse de son Christ, son « Astre aimé » qui l'a fasciné et la tient dans son rayonnement. Le fond bleu profond accentue cette intériorité.

Elle est au centre d'une « Ove » de flammes, buisson ardant de l'Esprit Saint qui la brûle d'Amour sans la consumer et lui révèle le nom du Dieu Trinité Sainte, comme a été révélé à Moïse le nom de Dieu d'Israël dans le « Buisson ardant » du Sinaï. Elle est embrasée par l'Esprit d'Amour, « établie, immobile et paisible » dans la Saint Trinité, selon sa célèbre prière « O mon Dieu, Trinité que j'adore ... ». Elle est « Louange de Gloire  » comme elle se nomme elle-même. La forme d' oeuf de cette gloire d'Amour rappelle aussi ses dernières paroles avant de quitter cette vie : « je vais à la Vie... ». La référence à la Vie se traduit aussi dans le vert lumineux du pourtour de cette ove où s'inscrit son nom.

Elle garde cependant les pieds sur terre, cette terre bourguignonne fertile en saints, rappelée par la courbe de la terre sous ses pieds et, dans les coins du cadre, par les couleurs des tuiles vernissées de Bourgogne. En bas sont figurées à gauche, son église paroissiale St Michel de Dijon et à droite le Carmel actuel sur la colline de Flavignerot où les carmélites entretiennent son souvenir et avec elle, prient pour nous aujourd'hui. Dans les coins du cadre en haut figurent les emblèmes du Carmel, la croix avec ses 3 étoiles symboliques.

" Que la contemplation de cette icône nous introduise dans le mystère de la Sainte Trinité et ouvre en nous le désir de son inhabitation dans notre cœur, de sa présence miséricordieuse en nous, et à la louange de Sa Gloire. "

Alain octobre 2016

Nota : cette icône a été réalisée en honneur de la canonisation d'Elisabeth de Dijon par le Pape François le 16 octobre à Rome. Elle a été bénie le 8.11.2016 à l'église St Michel de Dijon lors de la messe solennelle célébrée pour l'installation de la chasse-reliquaire de la Sainte et offerte à la paroisse.

Vers haut de page